L’évolution de l’art en Thaïlande

Pour entamer une discussion sur l’évolution de l’art thaïlandais à travers les âges, il est nécessaire de commencer par une brève histoire du Royaume de Thaïlande. En 1238, les Siamois (l’ancien nom des Thaïlandais) ont été réunis pour la première fois sous le Royaume de Sukhothai. Les œuvres d’art et la culture de cette époque sont considérées par beaucoup de monde comme l’art indigène thaïlandais. Le caractère distinctif de cette époque se retrouve dans les détails délicats. Et cette délicatesse provient du « bouddhisme Theravada » – la principale religion des Siamois, et de la magnificence des ressources naturelles du Siam. Pour pouvoir parler correctement de l’art thaïlandais ancien, il est important d’introduire le « Lai Thai », ou motif thaï, qui est le ciment et la base de la culture décorative thaïlandaise. Ces motifs ont été utilisé par les artistes thaïlandais sur divers matériaux et pour diverses conceptions comme les murs des temples, les portes, la poterie, le textile, etc. Le Lai Thai est devenu depuis l’identité distinctive de l’art thaïlandais, et fut utilisé pendant plusieurs générations – au détriment d’œuvres uniques qui reflètent l’individualité, les concepts personnels et l’autonomie de l’artiste.

L’histoire est liée à l’evolution de l’art

En raison des guerres avec les royaumes voisins et de la topographie inappropriée de Sukhothai, le centre du royaume de Siam a été déplacé vers le royaume d’Ayutthaya (1351 à 1767). Les guerres se sont poursuivies sans relâche pendant plus de 300 ans. En conséquence, l’atmosphère était morose et le peuple thaïlandais éprouvait du ressentiment et de l’insécurité. Et tout cela a eu des conséquences également sur le développement de l’art et de la culture. Énormément de grandes œuvres d’art et d’artisanat sont issues de cette période, et sont très différentes de celles produites pendant l’ère Sukhothai. On peut voir que les sculptures bouddhistes ont été produites de manière grossière et peu délicate.

Outre la guerre, Ayutthaya était aussi l’un des plus importants lieux de commerce d’Asie du Sud-Est, et cela a permis au royaume d’être constamment en contact avec d’autres royaumes. C’est ainsi que l’art siamois s’est développé.

Au XIVe siècle, « Ramakien », la version thaïlandaise du « Ramayana » en sanskrit, a eu une influence majeure sur la culture thaïlandaise et la société du royaume d’Ayutthaya. Inspirée de l’hindouisme et de « Ramakien », la capitale du royaume était alors Ayutthaya – nommée ainsi d’après la ville sainte hindoue, « Ayodhya », signifiant ainsi que le royaume était béni et pouvait être une résidence pour les dieux. En regardant le prénom du premier roi du royaume d’Ayutthaya, Somdet Phra Ramathibodi 1 (1314-1369), on peut voir qu’il contient le mot « Rama », utilisé en référence à l’avatar de Vishnu. Malheureusement, de nombreuses oeuvres d’art relatant l’épopée de Ramakien ont été détruites par l’armées birmane lors du pillage d’Ayutthaya en 1767.

Par la suite, le centre du Siam s’est temporairement réinstallé à Thonburi pendant quinze ans (1768-1782). Pendant cette période, la nation s’est concentrée sur le développement du niveau de vie et de l’économie principalement. Ce n’était pas du tout une époque importante pour les arts.

L’ère moderne

Par la suite, à l’époque du Rattanakosin (1782 – aujourd’hui), la majorité des Thaïlandais se sont installés à Bangkok, la nouvelle capitale Thaïlandaise. Pour promouvoir le nouveau royaume, la capitale, ainsi que la nouvelle dynastie des « Chakri », de nombreuses stratégies ont été appliquées au Royaume et à la ville. Pour commencer, les rois de la dynastie « Chakri » ont été appelés « Rama » pour signifier le statut sacré du roi, ainsi que pour signifier la renaissance de la culture Ramakien dans le nouveau royaume. Deuxièmement, la capitale, Bangkok, fut baptisée sous le nom de « Krung Thep Maha Nakhorn » en thaï, ce qui signifie la ville des dieux – un reflet de la croyance selon laquelle le souverain de la ville est une divinité, en référence à la capitale d’Ayutthaya. Ensuite, une nouvelle version du « Ramakien » a été écrite sous la supervision du roi Rama Ier, afin de promouvoir sa propre dynastie. C’est cette nouvelle version de l’épopée de Ramakien qui inspira la culture rotinakosine en termes d’art, de littérature et de théâtre. Par la suite, suivant les traces de son père, le roi Rama II réécrivit certaines parties de Ramakien afin de les adapter au spectacle de Khon. Il existe également de superbes peintures murales traditionnelles à Wat Phra Kaew qui représentent cette épopée de Ramakien.

Au début de l’ère Rattanakosin, les artistes thaïlandais étaient principalement occupés à créer et à concevoir des palais et des temples pour les membres de la famille royale et leurs proches. Plus tard, au milieu de cette ère, les artistes thaïlandais ont semblé créer des œuvres d’art de manière plus autonome afin d’exprimer leur propre individualité, probablement due à l’influence de l’art et de la culture occidentale.

Comme les idéaux d’une société « civilisée », l’art, s’est standardisé à une perspective et à des valeurs occidentales, certains artistes thaïlandais ont créé des œuvres, afin d’être acceptés au niveau international. En revanche, en ce qui concerne la Thaïlande, le maintien de l’identité indigène thaïlandaise est vitale pour la plupart des Thaïlandais. Ils étaient conscients qu’ils pouvaient perdre certains aspects de leur identité en s’intégrant à d’autres cultures, et qu’il pouvait en résulter des connotations négatives pour le pays. Cette notion est très importante car cela peut expliquer pourquoi de nombreuses œuvres d’art contemporaines semblent être dépassées par les tendances artistiques modernes.

En considération, le mode de vie contemporain des Thaïlandais semble rester similaire à la vie des gens de l’époque de Sukhothai. Les Thaïlandais croient toujours au bouddhisme Theravada de la même manière que les peuples anciens. Les Thaïlandais continuent de produire des œuvres d’art avec la même passion, et veillent à respecter et à préserver l’esprit des traditions anciennes. De plus, les Thaïlandais ont toujours consacré leur amour à leur nation, leur monarchie et leur religion, en particulier à l’époque du rotinakosin. C’est la raison principale pour laquelle les artistes thaïlandais continuent à produire des œuvres d’art de la même manière qu’à l’époque antique. Ces trois valeurs fondamentales sont profondément ancrées dans la vie des Thaïlandais.

En conclusion

L’art traditionnel thaïlandais et l’art contemporain thaïlandais restent assez semblables à bien des égards. On peut dire que c’est un choix inconscient fait par les Thaïlandais, y compris les artistes thaïlandais, pour promouvoir une histoire glorieuse qui dure depuis l’ère Sukhothai.

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