
Le cannabis en Thaïlande en 2020
Une nouvelle loi sur la légalisation du cannabis abordera deux questions que beaucoup d’étrangers veulent connaître : le rôle des étrangers dans la production de médicaments à base de cannabis, et comment les voyageurs internationaux peuvent apporter du cannabis médical avec eux en Thaïlande pour leur usage personnel.
Premièrement, les étrangers pourront posséder des parts dans la production commerciale de produits pharmaceutiques à base de cannabis en vertu d’une nouvelle réglementation, tant que ces parts ne dépassent pas 33%.
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Une nouvelle législation à venir ?
La nouvelle règle, rédigée par le Ministère de la santé publique, permettra la production de médicaments à base de cannabis pour la consommation locale et l’exportation, avec l’autorisation préalable de l’Organe de contrôle des stupéfiants et du Ministère de la santé.
Cette nouvelle règle est actuellement examinée par le Conseil d’État, un organisme chargé de veiller à ce que toutes les nouvelles règlementations respectent les autres lois en vigueur. Si cet examen aboutit, la réglementation entrera probablement en vigueur au premier trimestre de 2020.
Les observateurs de l’industrie et les activistes de la légalisation suivent de près cette évolution car aucune entreprise n’a jamais obtenu de licence pour produire du cannabis dans le pays jusqu’à présent.
Les nouvelles regles, si elles sont approuvées, ouvriront un tout nouveau monde pour le commerce du cannabis et de la marijuana médicinale et permettra de degager d’importants bénéfices économiques, tandis que des efforts continueront à être faits pour s’assurer que la substance ne sera pas utilisée de façons abusives.
Depuis le début de l’année, la distribution d’une licence de production de stupéfiants de cannabis est limitée aux organisations gouvernementales, aux universités et aux hôpitaux, le tout à des fins de recherche et de traitement des patients, et aucunement à des fins commerciales.

Une pénurie à traiter
Les hôpitaux publics de Bangkok et des environs sont actuellement submergés de patients souffrant d’affections liées au cancer et de maladies neurologiques qui espèrent un traitement au cannabis, et il n’y a qu’un seul producteur d’huile de cannabis, à des fins de recherche.
La production commerciale de cannabinoïdes médicinaux n’a pas pris forme. Il n’y a tout simplement pas de chaînes d’approvisionnement locales de médicaments à base de cannabis de qualité pharmaceutique disponibles ici en Thaïlande.
Des centaines de médecins, de pharmaciens et de dentistes spécialement formés pour le cannabis sont autorisés à pratiquer la médecine en proposant des traitements therapeutiques, mais ces licences restent théoriques car les médecins ne trouvent pas de produits pharmaceutiques à base de cannabis à prescrire à leurs patients.
Le lancement de la production commerciale de médicaments à base de cannabis permettra de répondre à la forte demande de la population thaïlandaise.

Produire du cannabis pour l’exportation ?
L’exportation de médicaments à base de cannabis sur le marché mondial est explicitement mentionnée comme la raison d’être de cette nouvelle réglementation. On peut donc en déduire que de nombreuses technologies et de gros investissements seront nécessaires pour produire des produits pharmaceutiques à base de cannabis de qualité supérieure et acceptables dans les pays industrialisés.
Les sociétés pharmaceutiques modernes, thaïlandaises et étrangères, sont déjà bien avancées dans le savoir-faire et disposent de beaucoup d’argent. Elles ont de bonnes chances d’obtenir les autorisations par le ministère de la santé dans le cadre de la nouvelle réglementation afin de s’étendre au cannabis médical.
Un hôpital de la province de Trat a dévoilé un service de cannabis médical en octobre 2019.
La publication de cette règlementation offrira suffisamment de garanties pour que les grands conglomérats thaïlandais puissent participer à cette entreprise prometteuse, stimulée par des fonds et des partenariats étrangers.
Le cannabis médical avance, avec prudence
Grâce à certains hauts fonctionnaires qui vantent les avantages économiques que le cannabis pourrait apporter, les autorités ont commencer à avancer prudemment dans cette nouvelle étape qui est la commercialisation. Cette prudence se traduit par des mesures assez rigoureuses telles qu’une vérification des antécédents du demandeur. Pour cela une attestation d’antécédents criminels vierges sera exigée.
La règle ne dit pas si la vérification sera nécessaire pour tous les actionnaires et les administrateurs de la société, mais il faut prévoir cette possibilité.
Une authentification en deux étapes
La licence elle-même se fera en deux étapes. Une licence de production pharmaceutique non narcotique de routine de la Food and Drug Administration (FDA) est nécessaire avant qu’une entreprise puisse demander une autorisation par le ministère de la santé.
La licence de production de médicaments de la FDA et l’autorisation par le ministère de la santé permettront alors à l’entreprise de demander une licence de production de cannabis narcotique, également délivrée par la FDA.
Source : Asia Times
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