
Pumpuang, le destin tragique de la reine du Luk-thung
Pumpuang Duangjan, née Ramphueng Chit-han en 1967, est issue d’une famille d’agriculteurs pauvres lorsqu’elle fut découverte par un groupe itinérant à 15 ans à Wat Thap Kradan. Elle était connue pour mélanger la musique country de Luk Thung avec des samples de musique électronique – un son qui est toujours omniprésent aujourd’hui. Elle a sorti une soixantaine d’albums et a joué dans des douzaines de films et de feuilletons..
Le Luk Thung est une forme de musique country thaïlandaise qui exprime les tribulations de la vie quotidienne dans les provinces rurales de Thaïlande. Le nom Luk Thung signifie « enfants des champs », ce qui est aussi une bonne description de Pumpuang « Peung » Duangjan, qui a grandi en coupant de la canne à sucre dans les champs du nord de la Thaïlande pour aider sa famille à survivre.
A découvrir également : LA MUSIQUE THAÏE, LUK THUNG ET MOR LAM
Lorsque Duangjan n’aidait pas sa famille dans les champs, elle commençait à apprendre à chanter dès l’âge de 12 ans avec un maître du Luk Thung qui lui a enseigné un vaste catalogue de chansons et de danses. Bien qu’analphabète – n’ayant suivi que deux années d’école – Pumpuang a mémorisé les paroles de plus de 600 chansons.
A l’âge de 15 ans, elle s’installe à Bangkok où elle élargit son répertoire en y incorporant des chansons pop. Sa carrière a pris un tournant lorsqu’elle a collaboré avec un compositeur qui mélangeait les rythmes disco avec la musique traditionnelle de Luk Thung. Peu de temps après, Duangjan chantait à la télévision, inaugurant une nouvelle ère pour les chanteuses thaïlandaises.
Au milieu des années 1980, Duangjan sorti plusieurs albums à succès qui mélangeaient la musique traditionnelle du Luk Thung à une production pop dansante. Ses vestes en fourrure et sa garde-robe à la mode en ont également fait une icône pour les Thaïlandais qui voulaient fuir la pauvreté. Comme elle le disait dans une de ses chansons intemporelles, «Je suis venue en ville pour être une grande vedette, c’est dur, mais je peux survivre.»
Malheureusement, au fil des ans, une série de gérants, d’amants et de maris ont lessivé les revenus de la vedette, la laissant sans ressources.
Elle contracta par la suite le lupus, maladie auto-immune et n’eu pas les moyens de se payer un traitement médical. Elle décéda le 13 juin 1992, à l’âge de 30 ans, des complications de la maladie.
L’esprit indomptable, le travail acharné et la détermination de Peung ont inspiré les générations futures, cimentant son héritage pour de nombreuses années à venir.